Véhicule industriel

Bus et camion

La crise du coronavirus a marqué l’arrêt brutal de notre économie, elle a cependant mis en lumière le rôle vital du transport de marchandises et de la logistique en ayant permis l’approvisionnement des Français en produits de première nécessité, sans rupture majeure. De la même manière, le transport de personnes fait face à de grands défis pour concilier transition écologique et demandes croissantes de mobilité.

La filière Véhicule Industriel fait donc face à de nombreux défis, notamment liés au contexte réglementaire qui impacte fortement le mix énergétique de demain.

La part belle est donnée aux énergies alternatives et les constructeurs de Véhicules Industriels et Véhicules Utilitaires Lourds ont ainsi été poussés à revoir leur vision et leurs développements dans le sens de la diminution de l’empreinte carbone de la filière.

Réduction des émissions

Le secteur des transports est souvent stigmatisé comme étant le secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. C’est pourquoi, pour atteindre les objectifs environnementaux et de qualité de l’air, il est indispensable d’engager de profondes transformations dans le transport des voyageurs comme dans celui des marchandises.

C’est d’ailleurs dans ce sens que la Commission européenne a présenté le 9 décembre 2020 sa « Stratégie de mobilité durable et intelligente ».

Selon l’exécutif européen, cette stratégie jette les bases qui permettront au système de transport de l’UE d’accomplir sa transformation écologique et numérique et d’accroître sa résilience face aux crises futures. Comme il est indiqué dans le pacte vert pour l’Europe, le résultat à atteindre est une « réduction de 90% des émissions d’ici à 2050 grâce à un système de transport intelligent, compétitif, sûr, accessible et abordable ».

Afin de respecter ses engagements climatiques, la Commission européenne prévoit l’agenda suivant :

À l’horizon 2030 :

  • Au moins 30 millions de véhicules à zéro émission circuleront sur les routes européennes.
  • 100 villes européennes seront climatiquement neutres.
  • Les déplacements collectifs programmés pour des trajets inférieurs à 500 km devraient être neutres en carbone.
  • La mobilité automatisée et connectée sera déployée à grande échelle.

À l’horizon 2050 :

  • La quasi-totalité des voitures, camionnettes, autobus et véhicules utilitaires lourds neufs seront à zéro émission.
Iveco bus
Bus EWAY IVECO

Mix énergétique : quelles solutions pour l’évolution du parc ?

Pour atteindre les objectifs fixés, il convient de prendre en considération non seulement les ventes de véhicules neufs mais également les réalités du parc de véhicule en circulation.  La modernisation du parc vers des motorisations plus vertueuses d’un point de vue de l’empreinte environnementale nécessite également de s’interroger sur les usages auxquels sont destinés ces véhicules. Ainsi plusieurs solutions peuvent être envisagées.

Si l’hydrogène présente des avantages indéniables pour le futur de la « décarbonation » de la mobilité, certaines contraintes nécessitent encore d’être considérées, tels que le coût des véhicules ou de la production d’hydrogène et surtout le mode de production de l’hydrogène (qui doit être bas carbone, contrairement à l’année 2020 où 95% des 900 000 tonnes d’hydrogène consommées par l’industrie étaient encore issues des énergies fossiles). La capacité de production devra également être considérablement augmentée pour permettre de couvrir les besoins liés aux transports.

Le mode électrique affiche un bilan également prometteur, mais avec une problématique de coûts et de ressources énergétiques futures à ne pas négliger. L’autonomie et les temps de charge des véhicules sont également des éléments à prendre en considération pour le choix d’une motorisation, en fonction de l’usage qui sera fait du véhicule.

Le Bio GNV, présente aussi un certain nombre d’avantages notamment en termes de capacité de production et d’utilisation immédiate. Il permet en outres de proposer un profil vertueux d’économie circulaire via la méthanisation. Cependant, il présente l’inconvénient actuel d’un classement en Crit’Air 1, point clef dans l’évolution des conditions de circulation urbaine future.

Même si chacun s’accorde sur la nécessité de progresser fortement sur les émissions de Gaz à effet de serre et autres polluants liés à l’utilisation des énergies fossiles, une autre priorité pour tous les acteurs de la filière est de poser les bases d’un modèle économique de la mobilité des personnes et des marchandises qui soit pérenne et viable.

Toutes les énergies, mais aussi toutes les solutions complémentaires d’optimisation des flux, devront être mises en œuvre et encouragées pour pouvoir gérer efficacement et durablement la transition énergétique du transport.

Transition numérique

La pandémie de COVID-19 a clairement montré qu’il était vital pour l’UE de préserver le bon fonctionnement du marché unique. La crise a mis en lumière le rôle essentiel des transports, ainsi que les coûts sociaux, sanitaires et économiques engendrés par une limitation drastique, voire l’arrêt, de la libre circulation des personnes, des marchandises et des services. La préservation des chaînes d’approvisionnement et une approche européenne coordonnée de la connectivité et des activités de transport sont essentielles pour surmonter les crises et renforcer l’autonomie stratégique.

La numérisation devient un moteur indispensable de la modernisation de l’ensemble du système, en le rendant plus fluide et plus efficace. L’Europe doit également recourir à la numérisation et à l’automatisation pour accroître encore les niveaux de sûreté, de sécurité, de fiabilité et de confort, ce qui permettra de maintenir la position dominante de l’UE dans la fabrication d’équipements et les services de transport, tout en améliorant notre compétitivité à l’échelle mondiale grâce à des chaînes logistiques efficaces et résilientes.

Les ministres des transports des vingt-huit états membres de l’Union européenne ont par ailleurs défini une ligne politique commune au sujet du développement des véhicules autonomes.

Sécurité 

La sécurité, qui est un enjeu complémentaire à la transition énergétique

Depuis le 1er janvier 2021, les exploitants de véhicules lourds (véhicules de transport de marchandises et véhicules de transport de personnes) doivent apposer sur tous les éléments de leurs flottes un dispositif de signalisation des angles morts, de manière qu’il soit visible sur les côtés et à l’arrière du véhicule/du convoi, pour sensibiliser et rappeler le danger d’y circuler aux autres usagers de la route.

En outre, la mise en œuvre depuis l’été 2020 du Service de Surveillance du Marché des Véhicules et des Moteurs (SSMVM) participe également à la montée en puissance de l’exigence en matière de sécurité des véhicules.

Formation

Le recrutement de personnel qualifié et la formation des salariés constituent des enjeux prioritaires pour le développement économique du secteur.

La Filière des Véhicules Industriel et Urbain est pourvoyeuse d’emplois. À ce titre, elle cherche à susciter des vocations. Si l’on tient compte des secteurs du transport routier de marchandises, de la construction industrielle et de la réparation des véhicules industriels, la Filière des véhicules industriel emploie environ 550 000 salariés. Le transport routier affiche les plus gros besoins de main d’œuvre.

En marge des entreprises du transport routier, vient la vente et réparation des véhicules industriel, qui occupe 24 170 salariés, d’un âge moyen de 39 ans, pour entretenir un parc estimé de 400 000 poids lourds (hors utilitaires légers). La carrosserie industrielle, maillon essentiel et complémentaire des deux précédents représente pour sa part 1 000 entreprises. La majorité des entreprises recrutent mais rencontrent parfois des difficultés à compléter leurs effectifs. Actuellement, on parle d’au moins 40 000 emplois disponibles immédiatement. De ce fait, chaque entreprise met en place sa propre stratégie, tandis que les organisations professionnelles proposent des accompagnements sur ce sujet clé.

 Un écosystème en mutation 

En décembre 2019, la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) a été promulguée pour tenter de répondre à ce défi, au travers de trois axes majeurs :

  • améliorer la gouvernance en matière de mobilités pour mieux répondre aux besoins quotidiens des citoyens, des territoires et des entreprises,
  • réussir la révolution des nouvelles mobilités,
  • développer des mobilités plus propres et plus actives.

Ces transformations offrent d’importantes possibilités d’améliorer la qualité de vie et, pour l’industrie européenne dans l’ensemble des chaînes de valeur, de se moderniser, de créer des emplois de qualité, de mettre au point de nouveaux produits et services, d’améliorer la compétitivité et de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial.

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